Ezekiel MESSOUS, widi, P 1

650,00

Titre: Widi

Année: 2019

Encre et crayon

Format: 29,7 x 21 cm

Description

 

A l’intérieur de son atelier de réparation de machines à coudre, à l’abri des regards, Ezekiel Messou remplit des cahiers d’écolier, format A5, quadrillés au millimètre, dans lesquels il inventorie les modèles de machines à coudre. Avec un crayon taillé au cutter, il commence par un trait léger, presque un traitillé. Une fois le cadre esquissé, le geste se fait plus appuyé. Il tire des lignes droites plus assurées à l’aide d’un tournevis ou d’une clé en guise de règle. Il remplit ensuite les surfaces, créant différentes nuances de gris et de bleu. Il inscrit le nom de la marque de la machine à coudre qu’il dessine, ou le remplace par son nom ou ses initiales MJS.  Dans une phase finale, il appose le tampon de son établissement à l’encre rouge ou bleue : « Ets qui sait l’Avenir * Réparation des Machines à Coudre * Le Machinistre ». Ce tampon, raconte Ezekiel Messou, certifie qu’il est bien l’auteur de la composition. Il fonctionne aussi comme une sorte de copyright : « personne ne peut me voler mes dessins ».
Né en 1971, Ezekiel Messou n’est pas un élève très assidu. A l’âge de seize ans, il fuit un père autoritaire et part pour le Nigeria. De 1990 à 1995, il apprend le métier de réparateur de machines à coudre à Lagos. Son choix s’est porté sur la mécanique des machines à coudre car, comme il le dit, « les pêcheurs, les tailleurs ou les maçons sont trop nombreux sur le lac, alors que personne ne saurait faire ce métier. »  Aujourd’hui, Messou a deux femmes et dix enfants et tient son propre atelier de réparation de machines à coudre à Abomey-Calavi, préfecture du sud du Bénin. La Collection de l’Art Brut possède trois de ses carnets dans lesquels plus de 130 machines à coudre sont représentées ; avec ou sans pédalier, numéro de série, logo, détails techniques, nom du modèle, etc.